Naissance de Lena
- S.Gwen
- 2 janv. 2016
- 6 min de lecture
Sa naissance, notre accouchement…
Lundi 22/09/2014 6h45: "Tiens une envie de pipi, ok j’y vais". Je suis en pleine forme ce matin.
07h00: "Chériiiiiiiiiiiiii c’est le jour J!! réveilles-toi je perds les eaux… merde les draps propres….ça couleeeeeeeee…. Chééééééérrrrriiiiii allez lève-toi !!!"
Je passe les détails sur l’organisation du départ à la mat, à la base je voulais un ANA (accouchement non assisté) mais chéri pas encore prêt. Il me demande d’aller à la maternité et vu le stress dans ses yeux, je ne veux pas aller contre lui.
Si un jour on doit vivre un AAD (accouchement à domicile) ou ANA (accouchement non assisté)cela sera ensemble et pas contre lui. D'autant plus qu’il n’est pas encore « guéri » de mon 1er accouchement qui a fini en césarienne d’urgence et notre fils a été en neonat direct .

Je prends une bonne douche, je me rends compte que ça y est c’est le jour J, instant de panique, des larmes coulent, de joie, de bonheur, de crainte mais mon mari est là.
Je passe un appel à mes parents pour qu’ils reviennent dans la journée. Ils étaient là depuis plusieurs jours, et avait pris le chemin du retour le dimanche aprèm (500km de chez nous). Les voilà donc prévenus, il faut revenir !
Bref après avoir trouvé une organisation pour déposer notre fils de 20 mois pour la matinée, nous partons à la maternité. Mon mari me dépose devant et là, pouahhhhhh!!! Je coule, je coule …. Y’en a partout !!
Il est 9h30 : je suis prise en charge par deux sages-femmes ; Betty et Sophie.
Plutôt sympa, le sourire, accueillantes et rassurantes. Betty me demande pour m’examiner afin de savoir si on va en salle de travail ou en salle de pré travail. Je suis ouverte à 2 large , poche rompue, « ok » me dit-elle. « On part en salle de travail vous serez mieux et ainsi pas besoin de changer en cours de route ».
On s’installe, elle me parle de mes antécédents : césarienne, utérus bicorne, RAI positifs bref on fait le tour. Je lui dis que je veux un accouchement le plus naturel possible, sans péri, qu’on me laisse tranquille, pas de monito en continu bref qu’on me foute la paix. Elle est OK, pour elle tant que tout va bien, on me laissera tranquille et si soucis... on avisera.
10h30 : mon mari est de retour près de moi. Je me sens toujours bien. Pas de grosses contractions. On rigole. On se prend en photo. Je passe du lit au ballon, du ballon au lit. Assise puis je marche. Je branche la musique pour me détendre. Le dernier album de Coldplay passera en boucle jusqu’à la délivrance du placenta !!! (Et la sage-femme en sera ravie, elle aime ce groupe ;) )
Mon mari fait des allers retours entre la salle de travail et la machine à café, je l’envoie me chercher à manger. Hé ouais je n’ai pas déjeuné et j’ai la dalle quoi !
Bref 12h : je me fais un « bon » sandwich jambon- beurre avec du coca ; hummmm c’est bon ! Entre temps je vais prendre une douche bien chaude cela fait un bien fou!
12h30: Les contractions commencent à piquer un peu plus dans les reins tiens ! Mes parents arrivent à la mater après 500km de route.
Ma mère va prendre le relais près de moi et mon mari partira chercher notre fils avec mon père.
Moi qui voulait ma maman près de moi, je ne vais pas être déçue !
Il est 12h45 : je vais douiller sévère. Contractions anarchiques dans les reins. Je m’assois, me lève, me tiens au mur avec les crochets pour les vêtements, je me mets à 4 pattes, à genoux au sol et poitrine contre le lit.
La sage-femme m’avait examinée à 12h45 j’étais à 5…. J’y resterais jusqu’à …. L’arrivée de l’anesthésiste …
Donc ma maman ne cesse de me dire : «Bon allez ...demande la péri !Tu souffres pour rien là... j’ai mal de te voir souffrir. C’est pas humain de s’infliger ça … ».
Bref, elle ne comprend pas pourquoi je ne profite pas de « l’avancée de la médecine pour soulager ». Je n'ai pas envie de me prendre la tête,je dis juste « NON je ne veux rien ! ça va et je vais y arriver ! ».
La sage-femme revient et m’examine je suis toujours à 5, contractions anarchiques totales.
Il est 15h30 : vérification de la sage-femme par écho. Résultat : ma fille regarde vers le ciel….
Et là, on commence à me parler de risque de césarienne. Des problèmes supposés car mon col reste bloqué à 5cm depuis pas mal de temps, que je devrai peut-être accepter la péri car si césarienne, je serai réveillée alors que sans la pose d'une péri, si cela tourne en césarienne cela sera sous anesthésie générale.
Ma mère insiste avec la sage-femme. Je refuse. Je dis non. Et là, je commence à me sentir mal. Des mouches devant les yeux, le cœur qui palpite.
Bref un médecin arrive et me dit : « Madame, on arrête ! Cela sera péridurale et on avisera d’ici 1h de la suite ».
Je suis sur le lit, je commence à pleurer. Et mon mari revient ENFIN !! Ma bouée de secours, mon âme sœur, ma force, le seul qui me comprenne… Ma mère sort de la salle et mon mari prend le relais.
Il a entendu ce que le médecin disait, il me dit : « Tu es sûr ? ». « On part en péridurale, j’en peux plus » je lui dis. « Oui péri ! car si césarienne je veux être réveillée et voir mon bébé… ». Je pleure à chaudes larmes.
L’anesthésiste arrive et là, je dis : « Nan je ne veux plus, je vais y arriver ! Laissez-moi..je vais y arriver ! ». Je vois mon mari sourire et me dire : « Oui on va y arriver, tu es forte, j’ai confiance en toi ».
Je m’assois sur le lit, l’anesthésiste est là dans la chambre.
Il fait la gueule d’ailleurs celui-là !
Et à ce moment, d’un coup, 2 belles contractions en moins de 3 min. Et d’un coup, je sens que cela pousse, je le dis à Betty qui me dit : «ok... je vais contrôler le col, sait-on jamais …. » Betty vérifie et me dit : «ça y est, dilatation complète ! bravooooooooo vous avez réussi, ça y est vous pouvez être fière de vous ! ».
Je l’entends dire à l’anesthésiste : « Bon et bien tu peux sortir finalement pas besoin de toi, elle a réussi et elle est complète donc au revoir ».
Je vois le sourire de Betty et celui de mon mari qui me donnent de la force.
A ce moment-là, je regarde l’horloge, il est 16h00: Je me dis : « ça y est, dans peu de temps, notre enfant sera là.. dans nos bras….. ».
Effectivement Lena est née à 16h39, dans le plus grand respect selon mon plan de naissance. Les sages-femmes m’ont encouragées jusqu’au bout. Elles me disaient d’attendre les poussées réflexes, et de ne pas forcer. Surtout, ne pas forcer, que tout allait bien se passer. Mon mari me donnait la force, l’amour que j’attendais de lui à ce moment précis. Puis, j’ai senti l’anneau de feu : ça y est ! La tête est sortie… merci,oui j’ai senti passer la bête tiens ! Allez encore une poussée pour les épaules….
Cette sensation, quand elle sort de mon corps.... je ne l’oublierai jamais …. MAGIQUE !!!
J’ai donné tout ce que je pouvais donner et j’ai réussi ! On a réussi à vivre un accouchement. 2ème enfant et 1ère fois que j’accouche. Mon dieu, j’ai réussi !! Cette fierté d’avoir accouché moi-même par rapport à la césarienne vécue 20 mois plus tôt pour mon fils est incroyable .
De là, il ne sera rien fait à Lena. Dès sa sortie, elle a été posée sur mon ventre. Il y a eu peau à peau pendant 2h et la 1ère tété. La sage-femme l’a juste habillée et l’a fait devant nous.
Pour ma part, j'ai juste eu une éraillure qui m’a valu 1 petit point.
La délivrance du placenta c’est faite d’elle-même et naturellement à peine 10min plus tard. J’ai donc pu voir mon placenta et récupérer une partie ainsi qu’un bout de cordon.
Vraiment, les sages-femmes ont été parfaites ! Elles étaient là pour moi, on crût en moi, et m’ont toujours encouragées. Betty et Sophie, m’ont laissées tranquille. Pas de pression. Ont été dans le respect de mes demandes.
En post-partum, je ne les ai vues sur ma demande. Elles venaient simplement me demander si tout allait bien et si j’avais besoin de quelque chose. A aucun moment, elles n’ont été intrusives !
Je n’aurais peut-être pas vécu un ANA pour cette naissance mais je suis déjà passée d’une césarienne en urgence à une voie basse naturelle. Peut-être que numéro 3, cela sera à la maison ;)
Je suis sortie dès le mercredi à 10h…. Heureuse et ravie de ce que je venais de vivre. Je ne suis pas trop écriture alors j’ai du mal à exprimer par écrit ce que j’ai ressenti mais croyez-moi, ce jour à changé ma vie et ma confiance en moi et en mon corps !!!
Je retiendrais une phrase de mon mari : «Tu sais ma chérie, quand elle est sortie, tu étais comme une lionne en rage, je ne t’ai jamais vue aussi belle de toute ma vie car tu donnais la vie à notre fille. Je suis fier de toi, que tu sois ma femme et la mère de nos enfants ! ».