Mes histoires d'allaitement
- Camille
- 30 mars 2016
- 13 min de lecture
Je n’ai jamais eu besoin de me poser la question si j’avais envie ou non d’allaiter. Pour moi cela a toujours été une évidence que oui, l’allaitement fait partie de la maternité.
Quand mon 1er bébé est né le 8 mai 2006 à 35+6, dans une clinique réputée « amie des bébés », d’une façon totalement normale
(travail de 6h, péridurale, 15minutes de poussées, position gynéco), j’ai été surprise qu’on me pose la question. Le personnel a donc noté mon choix et s’est mis au « travail » pour faire téter mon fils…. J’avais 24 ans à ce moment-là… aucune aide extérieure de femmes avec expériences qui auraient pu me dispenser leur savoir. Je m’en suis entièrement remise aux infirmières, nurses et sages-femmes parce que c’était leur métier !
Au début cela se passait bien. Je devais mettre mon bébé au sein toutes les 4h, sur leur conseil. J’ai été une élève très appliquée. Mais j’ai vite remarqué que mon bébé « tétouillait » au lieu de bien prendre et de tirer très fort. J’ai donc fait part de mon sentiment à une nurse québécoise. Cette dernière m’a grondée de le laisser faire. Je devais soit le stimuler pour qu’il tète soit l’enlever pour ne surtout pas le laisser faire… Comme une petite fille qu’on gronde je me suis sentie nulle et je n’étais plus sûre de moi. Il devait avoir 2-3 jours de vie. Le lendemain matin après son passage sur la balance, les soignants se sont alarmés… Mon fils avait presque perdu 10% de son poids de naissance, c’était un bébé presque prématuré. Il était petit et faible selon eux. Mais je ne savais pas ce que ça voulait dire ! Etait-il en danger ? Que faire ?

Les soignants ont décidé de mettre en place un système pour que je pèse mon bébé avant puis après la tétée afin de savoir combien de mon lait il avait bu, puis ensuite de compléter avec un biberon. La seule fois où j’avais l’impression qu’il avait bien tété, où je l’ai entendu déglutir pendant bien 5-10min, il a perdu 60g….
Du coup toutes inquiètes, elles m’ont dit de le compléter quand même. Alors j’ai eu le droit à un tire-lait. Pour voir si je produisais du lait et combien. Je me souviens que lui et moi on ne s’aimait pas beaucoup. Dans ma chambre, il y avait 2 autres mamans. Celle à ma droite, suisse-allemande, qui venait d’accoucher de son 2ème bébé, était très à l’aise avec tout cela. Elle dormait avec son bébé contre elle (d’ailleurs elle s’était faite engueulée pour cela mais continuait quand même) et tirait son lait à J4 de plus de 200ml. J’étais admirative et jalouse avec mes justes 50ml. Celle en face de moi, se plaignait que son lait giclait trop fort et qu’elle n’avait même pas le temps de s’habiller après la douche que ses habits étaient déjà trempés. Et moi je me sentais bien seule….
Grâce à ce que je tirais pour donner au biberon à mon bébé, il a repris du poids et nous avons pu sortir de la clinique. J’ai accouché un mardi matin et je suis sortie le samedi dans la journée. J’ai reçu de la documentation, des informations, de la publicité et beaucoup de choses que, aujourd’hui, je qualifie de totalement inutiles. Mais j’ai surtout eu la visite de la nurse québécoise, qui a pris un peu de temps pour m’expliquer la suite pour le retour à la maison…. Voici les indications :
Donner la tétée à mon fils 10minutes chaque sein, puis compléter avec un biberon de mon lait tiré.
Tirer mon lait 15min les 2 seins en même temps, nettoyer la machine et me préparer pour la prochaine tétée.
Les quantités étaient à donner en fonction du jour de vie du bébé. Exemple à J6 il devrait boire 60ml 6x par jour… à J10, 100ml, à J15 150ml et à J20, 200ml 6x par jour et après garder cette quantité jusqu’au contrôle du 1er mois chez le pédiatre.
Sauf que je n’ai jamais réussi à tirer cette quantité, que j’avais aucune idée de combien mon bébé prenait vu que ça jouait jamais avec la balance et qu’il était du genre gros dormeur à très peu réclamer ou pleurer…
Au bout de 2 semaines, j’ai commencé à demander de l’aide… j’ai appelé une sage-femme de ma ville qui m’a répondu que je faisais tout juste et qu’elle pouvait rien faire d’autre. Que si ça ne marchait pas je devais voir pour du lait en poudre car je n’avais peut-être pas assez de lait. A 3 semaines, épuisée et stressée, j’ai craqué… je suis passée au lait en poudre pour compléter les tétées, car plus de force pour tirer.
A 1 mois contrôle du pédiatre, tout est en ordre, cela me rassure ! Je n’ai pas laissé mon bébé mourir de faim ! A 1,5 mois, une puéricultrice de la Croix-Rouge nous rend sa première visite. A ce stade j’avais arrêté totalement l’allaitement. J’avais quand même dû prendre un médicament pour arrêter la production de lait d’après ma gynéco pour éviter un engorgement et une infection. Et c’est la première personne à m’avoir dit que tout cela n’était pas normal… à la clinique, à la maison, les quantités, le manque de soutien et le reste… mais sans pour autant m’aider pour elle c’était une affaire classée.
Pour moi c’était un échec…. Dans la nature, sans ressource mon bébé serait mort de faim, me disais-je sans arrêt. Pour mon entourage ce n’était pas grave du moment qu’il était en bonne santé, me rassuraient-ils avec compassion… mais pour moi c’était dur de faire le deuil de cette évidence.
Pour mon 2ème bébé, j’étais encore plus déterminée ! Cette fois je vais réussir à allaiter ! je ne referai plus les mêmes erreurs ! sauf que cette fois ça a été encore pire… quand on dit que l’accouchement joue un grand rôle dans la mise en place de l’allaitement je ne peux qu’acquiescer et valider.
J’ai fissuré la poche des eaux un lundi après-midi vers 13h, rendez-vous à la maternité à 16h pour un contrôle. Ils décident de me garder bien entendu, mais aucun signe de travail. Je reste toute la nuit en salle d’accouchement car les sages-femmes sont débordées et ont peur de pas pouvoir monter me contrôler en chambre au cas où. Je dors très mal cette nuit-là, entre les allées et venues du personnel pour venir chercher du matériel, le bruit, les alarmes, les monitorings qu’on me fait quand même pour surveiller bébé, le lit inconfortable et le stress qu’on m’a mis la veille : « si vous n’êtes pas en travail demain matin on devrait vous déclencher sinon votre bébé risque une grave infection ». Je me souviens avoir même essayé de pousser pour déclencher qqch. Le matin arrive et bébé est toujours bien au chaud. Et moi je redoute la visite de la sage-femme. Je ne veux pas être provoquée, bébé n’est pas prêt je le sens. On me refuse une attente supplémentaire. Encore une fois on me gronde comme une gamine qui demande des bonbons avant le repas. Je suis inconsciente, et je dois leur faire confiance. Je suis dans une minuscule salle d’accouchement froide et sans âme. Je sais qu’à côté, il y a une salle accueillante, avec un lit pour mon mari et une baignoire pour moi. Je demande à changer, puisque je suis la seule dans le service, les 11 autres bébés du chaos de la veille étant tous nés.
La sage-femme refuse ma demande, m’expliquant que je ne peux pas choisir, et que pour eux ça serait du travail en plus de nettoyer cette salle ou j’ai passé la nuit pour rien. Il est encore tôt, elle m’explique qu’elle doit aller faire ses transmissions à ses collègues, les visites post-partum et que plus tard, la sage-femme de jour viendra tout m’installer pour le déclenchement.
A 10h, ma sage-femme des cours de préparation en piscine entre dans la salle. Je suis contente de voir un visage connu. Je lui explique mes inquiétudes. Elle m’écoute et c’est elle qui me propose de changer de chambre ! Je suis contente ! A 11h, je suis dans un bon bain chaud, avec une perfusion de provocation et une autre de glucose. Je barbotte pendant que mon mari dine. Je barbotte toujours lorsque les techniciens entrent dans la salle pour changer une lampe… Je barbotte encore lorsque la sage-femme, la même qui m’avait rassurée le matin, augmente le dosage de la perfusion pour voir jusqu’à combien je supporterai en prenant les paris avec mon mari et une infirmière. A 15h, je n’en peux plus. J’en ai marre de barboter et je veux sortir. Ce que je fais mais sans prévoir ce qui allait partir en catastrophe….
La pesanteur me cloue sur place, j’ai mal, rien ne me soulage, on me contrôle le col, je suis à 8, on me propose une péri, j’accepte, on me la pause et c’est pire. Je suis endormie que d’un côté et des pieds à la tête. Je fais un malaise et une chute de tension énorme à 8/4. La sage-femme panique, le bébé arrive, (adrénaline, réflexe d’éjection du bébé), je pousse il arrive. Pendant qu’on s’occupe de moi, une stagiaire baigne mon 2ème fils. Il prend froid, il n’est qu’à 36+1, alerte !!!!!! il est 15h50 ce 22 avril 2008, il passera la nuit en couveuse loin de moi… pas de peau à peau, pas de contact, pas de tétée, rien.
Je ne me souviens plus très bien la chronologie ensuite mais je sais que le lendemain dès la première mise au sein mon bébé a refusé (grève de la tétée). Je me souviens qu’elles se sont mises à 2, une sage-femme et une infirmière, pour essayer de mettre bébé au sein. Une tenant mon sein et l’autre plaquant la tête de mon bébé contre en le forçant à ouvrir la bouche. Je me souviens qu’ils l’ont mis en couche dans la chambre fenêtre ouverte, pour le stimuler… et je me souviens de ce moment ou tout à basculé… perte de poids de 10%, complément, tire-lait… ce moment où j’ai craqué et où je me suis dit que je n’y arriverai jamais.
Je me souviens de ma voisine de chambre…. De ses nombreuses visites qui n’avaient aucun respect pour moi. Je me souviens d’un soir ou cette sage-femme a débarqué dans ma chambre à 21h pour me demander si j’avais un problème à ne pas avoir réussi mes 2 allaitements. Je me souviens avoir demandé le médicament pour ne pas avoir la montée de lait (qui n’était toujours pas là à J7). Je me souviens de ces 8 jours en maternité… les 2 derniers jours au chevet de mon fils en photothérapie pour une jaunisse proche de la transfusion… et encore ce sentiment d’échec sur toute la ligne….
Et encore et toujours ces gens qui ne comprennent pas que je sois triste… parce que bébé va bien lui ! alors c’est pas important le reste. Et puis cette dame que j’ai eu au téléphone… cette dame de la leche league (enfin je croyais), qui me dit au téléphone que non, elle ne peut rien faire pour moi, qu’ils sont là pour aider aux allaitements mais pas pour soutenir les échecs.
Mon bébé était un bébé avec un fort RGO interne, il pleurait bcp. La nuit il ne voulait pas être contre moi ou son papa, il ne voulait pas être seul non plus. Un BABI il paraît. Et puis il y a eu cette fameuse nuit…. Cette nuit ou inconsolable, cette nuit où ne sachant plus quoi faire, couchée dans mon lit, mon petit bébé contre moi tout tremblant de douleur, je l’ai mis au sein…. Pourquoi je ne sais pas… comment aucune idée, mais il a tété un peu. Il a pris le sein comme sa lolette et s’est calmé, comme soulagé. Cette nuit où, 2 mois après sa naissance, j’ai enfin eu ma montée de lait…
Le lendemain toute paniquée, j’appelle ma gynéco… qui me prescrit le médicament pour couper cela… je ne savais pas vers qui me tourner d’autre, je ne savais pas qu’on pouvait relancer une lactation, je ne savais pas quoi faire parce que ces informations je ne les avais trouvées nulle part. Je n’ai trouvé personne pour nous aider.
On devait en rester là… on devait ne faire que 2 enfants. Et puis nous avons décidé d’agrandir notre famille. Dès que mon test de grossesse a été positif, je me suis jetée sur internet pour TOUT trouver sur l’allaitement. Il était exclu pour moi de vivre un 3ème échec. Ce n’était ni une possibilité, ni une hypothèse, ni une éventualité. Il était impensable pour moi que cela ne fonctionne pas. J’étais une femme, un mammifère, j’étais faite pour ça et ma poitrine faite pour nourrir un enfant. Je ne voulais rien savoir d’autre de comment y arriver.
Je me suis blindée de lecture, j’ai été à des réunions de la Leche League enceinte, j’ai lu des récits positifs sur des accouchements naturels, je me suis renseignée pour m’éloigner au maximum de ces structures médicales avec 36'000 protocoles. Je me suis informée sur les maisons de naissance et sur les accouchements à domicile. J’ai même appelé pour savoir si je pouvais y avoir droit avec mes antécédents. On m’a refusée. Je n’ai pas insisté mais du coup j’ai rédigé un méga projet de naissance en béton pour l'hôpital. J’ai fait bloc contre tout ce qui était médicalisé, sur une infantilisation qu’on aurait pu me refaire, sur la façon de communiquer avec le personnel soignant.
Dans ce projet de naissance, il y avait bien entendu une partie sur l’accouchement mais également une énorme partie sur l’allaitement. Pour résumer, je leur demandais de ne pas toucher mon bébé et de me fiche la paix. Cela a été un sacré débat et je suis sûre que mon projet à fait 3x le tour de l’hôpital ou j’ai accouché. J’ai eu le droit au sermon de la sage-femme no1 lors de ma première injection de corticoïdes (risque de prématurité et bcp de contraction dès le 4ème mois). J’ai eu le droit au sermon de la sage-femme no2 12h après, de la sage-femme no3 12h, de la sage-femme no4 pour la dernière injection… j’ai aussi eu le droit aux inquiétudes de la sage-femme no5 le jour où j’ai été faire mon contrôle des 36sa… c’est là que m’étant retenue jusque-là j’ai explosé. Je n’étais pas une gamine, j’étais une femme, une mère, qui attendait son 3ème enfant, qui avait 30 ans, qui n’avait pas besoin de sermon, mais de soutien, qui n’avait pas besoin qu’on me traite comme une enfant écervelée mais comme une adulte capable de construire une relation de confiance et d’établir un dialogue. J’avais besoin qu’elles comprennent je ne n’étais pas malade ni inapte à prendre des décisions et pas stupide parce que j’avais marqué que je ne voulais pas qu’on touche à mon bébé sans ma permission. Je m’étais transformée en louve et en tigresse, grognant et qui, n’hésiterait pas à mordre si on m’agressait.
J’étais fière de moi, de cette rébellion, de cette force que j’avais trouvée en moi pour me protéger, pour nous protéger. J’en avais besoin. J’ai déchargé aussi mes précédentes expériences. J’ai peut-être été blessante ou cassante, j’en suis désolée auprès d'elles mais j’en avais besoin sur le moment.
Ce matin-là du 16 août 2011, mon mari et moi sommes réveillés en sursaut à 4h15 du matin par un bruit sourd et fort. Un gros POC. J’ai senti dans mon ventre cette sensation. Je savais très bien ce que c’était ! J'avais rompu la poche des eaux… j’étais à 37+2 ! Fière et heureuse d’avoir tenue jusqu’à là et garder mon petit garçon (le 3ème et oui) bien au chaud assez longtemps pour qu’il soit assez fort pour que cette aventure de l’allaitement se passe bien cette fois. J’arrive euphorique à la maternité vers 5h. A 5 min de chez nous, mon mari m’y a vite déposée pour vite revenir réveiller les enfants et les amener chez leur marraine pour vite revenir auprès de moi. La sage-femme cette nuit-là finit sa 3ème garde de nuit. Elle est épuisée ça se voit. Elle prend 30minutes avec moi pour m’accueillir et m’installer. Veine-flon (seul point sur lequel j’étais d’accord avec eux, en cas de soucis vaut mieux qu’il soit là), fiche d’entrée pour le dossier, wc avec test urinaire je crois, changement de vêtements et hop me voilà au lit, avec un monitoring et la sage-femme qui m’annonce qu’elle me laisse seule car elle a une maman à préparer pour une césarienne. Ok ça me va. Elle éteint les lumières et je me plonge dans ma bulle. Je l’appelle une seule fois car j’aimerais bouger mais elle a raison si je bouge trop ça va accélérer et mon mari n’est tjs pas revenu. Elle repart. Je continue de gérer.
A 6h25 tout s’accélère, j’appelle, je suis à 9 j’ai envie de pousser, mon mari tjs pas là mais mon corps s’en fiche et bébé aussi. 6h30 j’ai mon bébé dans les bras. 6h35 mon mari arrive. J’essaie de mettre bébé au sein le plus vite possible (et je défie quiconque de m’en empêcher ou de toucher mon bébé) il prend très vite le sein en bouche et wow quelle sensation !!!!! Première fois que je sais que tout va bien. Il tire fort, il est efficace, fort et tellement à sa place, sa bouche sur mon sein. Personne n’ose intervenir et encore une fois je crois que ça se voit sur moi (on me l’a souvent reproché par la suite, fallait surtout pas m’approcher de trop près ou me parler de ce que je devais faire sinon j’aboyais).
Bébé restera 1h30 sur moi. Il ne me quittera pas des 3 prochains jours. J’ai dormi avec la nuit, sous le regard désapprobateur du personnel. J’ai mis bébé au sein comme j’ai voulu, n’écoutant aucun conseil et ne suivant que mon instinct. J’ai juste accepté quelques soin des tétons à cause de quelques crevasses… J’ai presque grogné je crois quand on m’a reproché que c’était parce que le l’avait laissé au sein toute la nuit.
Le lendemain, j’ai repoussé toute la journée les tentatives de complément car mon bébé pleurait bcp. J’ai renvoyé tout ce qu’on m’a proposé. Mon bébé a un petit estomac, j’ai assez de colostrum, je n’ai pas encore eu la montée de lait. À J3 tout est rentré dans l’ordre. Je suis rentrée à J4.
J’ai eu des horribles crevasses au sein gauche. Des blessures qui saignaient. J’ai appelé une sage-femme pour qu’elle vienne contrôler… j’ai eu une téterelle 2 jours juste pour guérir, je l’ai virée dès que j’ai pu sachant que c’était fortement déconseillé. Et tout était réglé.
J’ai suivi chaque mois les réunions de LLL avec d’autres mamans. J’ai repoussé les mauvaises langues qui me reprochaient de faire un « tripp » allaitement. J’ai résisté à tous ceux (y compris mon mari inquiet) qui voulaient me faire croire que mon lait n’était pas assez nourrissant. J’ai fait la sourde oreille à tous ceux qui me traitaient d’égoïste à ne pas laisser mon mari lui donner un biberon. J’ai ravalé ma fierté quand j’étais fatiguée le matin d’avoir allaité toute la nuit. J’ai pris sur moi quand on m’a forcée à le diversifier et j’ai avancé sans eux. J’ai trouvé des solutions à ma lymphangite à 12 mois, à mes 2 engorgements et à la mastite qui ont suivis. J’ai serré les dents quand il a commencé à mordre. J’ai fait des sourires à ceux qui me regardaient de travers et j’ai lancé des lasers à ceux qui me jugeaient. Tout cela je m’en fichais parce que j’allaitais mon fils !!!!!
J’ai soigné des maladies, j’ai apaisé des chagrins, j’ai calmé des douleurs, j’ai éloigné des cauchemars, j’ai guéri des bobos, j’ai partagé des instants tellement intimes et complices j’ai rempli d’amour, j’ai donné tout ce que je pouvais à mon bébé parce que pour moi c’était la seule chose à faire et tout ça uniquement grâce à mes 2 seins !!!!! et mon 3ème bébé a décidé d’arrêter tout seul, sans y être forcé à 38 mois. Cela s’est fait simplement. Si simplement.
Aujourd’hui je suis enceinte de mon 4ème bébé. Je prépare un accouchement à la maison et je suis plus sereine, plus confiante. J’ai hâte d’y être et de retrouver ces moments magiques.
Camille